Quelle stratégie d’optimisation des coûts pour les 5 leaders de la livraison de colis ?

Depuis l’année dernière, l’inflation mondiale impacte fortement l’activité des chargeurs et des transporteurs qui voient leurs volumes diminuer. Face à l’explosion des prix du carburant et la pénurie de chauffeurs qui affectent durablement le secteur, les sociétés de livraison de colis peinent à assurer leur rentabilité. Il devient nécessaire pour elles de réduire leurs coûts et d’optimiser leur activité. Quand certains acteurs mettent en place une véritable stratégie de réduction des coûts, d’autres misent plutôt sur des investissements stratégiques pour gagner en performances sur le long terme.

Découvrez comment FedEx, UPS, GLS, DHL et GeoPost/DPDgroup font face à l’augmentation de leurs coûts opérationnels.

Une année 2022 difficile pour les acteurs de la livraison de colis

Une baisse significative des volumes causée par l’inflation

L’année 2022 a été particulièrement éprouvante pour les acteurs logistiques : guerre en Ukraine, explosion des prix du carburant et de l’énergie… Ces derniers événements ont entraîné une baisse importante des volumes de colis pour tous les acteurs de la livraison de colis sur l’année 2022 :

  • GLS: -1%
  • DPDgroup: -1.3%
  • DHL Express: -5.5% pour les envois internationaux et -14.1% pour les envois domestiques
  • DHL Post & Parcel Germany: -8.3%

FedEx est également concerné puisque d’après ce graphique tiré d’une présentation pour ses investisseurs, toutes les divisions du groupe ont vu leurs volumes baisser chaque mois.

Fedex monthly volume trends 2022

Des bénéfices tirés vers le bas par la hausse des coûts opérationnels

Malgré une baisse de volumes, certains transporteurs messagers ont réussi à augmenter leur chiffre d’affaires tels qu’UPS (+3.1% en 2022), GLS (+10.2%) et le groupe DHL (+15.5%). Pour UPS et DHL, les bénéfices sont également au rendez-vous : +5.7% pour DHL et +2.2% pour UPS en 2022.

Evolution of the financial situation of the 5 leaders in parcel delivery

Cependant, il existe des disparités entre les filiales des groupes, notamment celles qui gèrent l’activité de livraison du dernier kilomètre. Par exemple la division Express de DHL a vu ses bénéfices baisser (-4.6% en 2022), tout comme la division eCommerce Solutions (-6.7%) et Post & Parcel Germany (-27.2%).

Pour GLS, malgré la hausse du chiffre d’affaires, le bénéfice d’exploitation ajusté a baissé de 9.5%. Quant à DPD, si le groupe a réussi à augmenter ses revenus de 5.9%, l’explosion des coûts opérationnels impacte durement les bénéfices qui baissent de près de 38.1%. Cela se répercute sur les résultats du groupe La Poste qui a annoncé –65%% de bénéfices sur cette même période.

Et enfin, pour FedEx, la baisse est autant du côté du chiffre d’affaires (-5.9%) que du côté des bénéfices (-21.8%).

Des stratégies ambitieuses pour limiter la hausse des coûts opérationnels

Des augmentations de tarifs pour faire face à l’inflation

Pour compenser l’augmentation des coûts d’exploitation, tous les transporteurs messagers ont annoncé une hausse significative des prix moyens de leurs colis en 2022 et 2023 :

  • FedEx : les tarifs des divisions Express, Ground et Home Delivery augmenteront en moyenne de 6,9 % et ceux de FedEx Freight de 6,9 % à 7,9 %.
  • UPS : les colis ont également augmenté de 6,9% en moyenne.
  • DHL : la division Express avait déjà augmenté ses tarifs d’en moyenne 4,9% en 2021 puis de 5,9% en 2022. Pour 2023, la société a annoncé des hausses entre 5,9% et 9,9% en fonction des pays.
  • GLS : depuis janvier 2023, GLS Canada applique une augmentation moyenne de 5,9%.
  • DPDgroup a augmenté ses tarifs de 2023 via la mise en place d’une surcharge énergétique qui se compose d’un supplément pour le transport routier (diesel et électricité) et d’un autre pour le transport aérien (kérosène). Recalculée une fois par mois, la surcharge énergétique est basée sur le prix actuel du marché des carburants et sources d’énergie (électricité, gaz) mais également sur leur évolution. En fonction des pays et des mois, les suppléments sont compris entre 14% et 42%.

D’importants programmes d’optimisation des coûts pour certains transporteurs messagers

Cependant, l’augmentation des tarifs ne sera suffisante pour améliorer les marges des transporteurs qui ont tendance à être déjà assez faibles. Les acteurs misent sur d’ambitieuses stratégies d’investissements et réorganisent leur réseau afin de réaliser des économies. C’est notamment le cas de FedEx qui a dévoilé un programme de réduction des coûts lié à sa stratégie pour 2025 “Deliver Today, Innovate for Tomorrow”. Pour l’année fiscale 2022-2023, la société a déjà cherché à économiser 2,2 à 2,7 milliards de dollars et en prévoit 4 milliards de dollars supplémentaires chaque année sur l’ensemble de son réseau existant d’ici 2025.

Parmi ses différentes mesures pour réduire les coûts, FedEx prévoit de :

  • Diminuer la fréquence des vols et le stationnement temporaire des avions (FedEx Express).
  • Réduire les heures de travail et les autres dépenses liées au transport de véhicules lourds (FedEx Freight) en fonction du volume.
  • Consolider certaines opérations de tri afin d’améliorer la productivité.
  • Réduire le nombre de livraisons le dimanche dans un certain nombre de sites FedEx Ground.
  • Fermer environ 150 FedEx Office et bureaux d’entreprise.
  • Reporter l’embauche de personnel et éviter de faire appel à des fournisseurs.
  • Annuler certains projets (dont ceux sur l’augmentation de la capacité du réseau).

Ensuite, d’ici 2027, FedEx prévoit d’économiser 2 milliards de dollars supplémentaires grâce à sa stratégie “Network 2.0”, une optimisation du réseau avec la suppression de 100 agences par rapport à aujourd’hui ainsi que plus de 10 % de l’ensemble des tournées d’enlèvement et de livraison. En effet, les différentes agences du réseau (FedEx Express, Ground et Freight) se chevauchent sur de nombreuses zones, comme l’illustre cette dispositive tirée de la présentation de la réunion des investisseurs de FedEx en 2022.

Network FedEx

L’exploitation d’un réseau plus efficace et plus rentable est également une priorité pour UPS. La société de messagerie a décidé de limiter le nombre de livraisons e-commerce B2C qui sont généralement des itinéraires moins rentables car il y a moins de colis par stop. Ce changement de stratégie a donc particulièrement impacté Amazon, le plus gros client d’UPS. Les revenus liés aux livraisons Amazon représentent désormais environ 11% des revenus totaux d’UPS. Avec cette stratégie, UPS souhaite se développer dans des segments de marché plus rentables comme les petites et moyennes entreprises ainsi que les soins de santé. Parallèlement, la société souhaite regrouper les livraisons afin de livrer plus de colis par stop et ainsi rendre les tournées plus performantes.

Face à la baisse des volumes, UPS a ajusté la capacité de son réseau pour maintenir une croissance rentable dans le monde entier. Ainsi, la société américaine a, par exemple, annulé 75 vols au départ de la Chine et en a transféré 27 autres vers l’Europe, ce qui lui a permis de maintenir un taux de remplissage des avions très élevé de 98% sur les vols hors Asie.

Des investissements ambitieux pour de meilleures performances sur le long terme

Les transporteurs messagers communiquent davantage sur leur stratégie d’investissements et d’optimisation de leur réseau existant pour de meilleures performances et rentabilités sur le long terme. Cela passe notamment par :

1. L’acquisition de différentes sociétés stratégiques

C’est notamment le parti pris de GLS qui a acquis en octobre 2021 Rosenau Transport, l’un des plus grands transporteurs de fret indépendants de l’Ouest du Canada ainsi que la start-up Tousfacteurs, spécialisée dans le développement de solutions numériques et écologiques pour la livraison de colis en juin 2022.

2. L’ouverture de nouvelles agences

Face au fort développement de son activité ces dernières années, DPDgroup accélère ses investissements pour étendre son réseau, accroître sa capacité opérationnelle et gagner en performance grâce à l’ouverture de hubs :

  • En septembre 2022, DPD BeLux (Belgique et Luxembourg) a inauguré un hub international de 52 millions d’euros près de Bruxelles pour renforcer sa position en Belgique et faciliter les livraisons transfrontalières. Cette nouvelle agence de 10 000m² peut traiter jusqu’à 20 000 colis par heure.
  • Le même mois, DPD Irlande a également ouvert un nouveau centre de distribution de 15 000m² dans le sud-est du pays, capable de traiter près d’un million de livraisons par an.

C’est également le cas d’UPS qui a ouvert en 2022 un hub à Barcelone (Espagne) et un autre à Bergame (Italie). L’agence de 24 000 m², située à proximité de l’aéroport et du port de Barcelone, peut trier jusqu’à 22 000 colis par heure, soit plus de 2,5 fois la capacité de l’ancienne agence.

Pour 2023, GLS Allemagne prévoit d’ouvrir au moins deux nouveaux centres de distribution des colis dans les villes de Iggensbach (14 000 m²) et Potsdam (9 000 m²), qui deviendront les plus grands dépôts exploités par GLS dans le pays.

En 2022, DHL a également beaucoup misé sur de nouvelles infrastructures, majoritairement basées sur les continents européen et asiatique : aux Pays-Bas (le nouveau centre de tri de Dordrecht peut trier jusqu’à 200 000 colis par jour), en Indonésie (Bekasi), au Vietnam (Hanoi), en Malaisie (zone industrielle de Senai Airport City), en Belgique (Courcelles), en France (Lesquin), en Allemagne (Ludwigsfelde et Dortmund) et aux Etats-Unis (St. Petersburg).

3. La modernisation et l’automatisation des agences

Afin de gagner en efficacité, les acteurs de la livraison de colis modernisent de plus en plus leurs infrastructures, notamment grâce à une automatisation accélérée du tri des colis qui est développée par GLS ou encore DHL. En juin 2022, GLS a notamment équipé son centre de Hayward (Californie) d’un système de tri automatisé permettant de scanner, de peser et de mesurer jusqu’à 5 000 colis par heure. Particulièrement porté sur les innovations technologiques et l’Intelligence Artificielle, DHL souhaite déployer 1 000 robots d’ici 2025 rien qu’en Asie-Pacifique. Cette région du monde est également le terrain d’expérimentation de FedEx Express qui a mis en place un robot de tri intelligent alimenté par l’IA dans son centre régional du Pacifique Sud à Singapour. Ce bras robotique est capable de trier jusqu’à 1 000 colis par heure, transporter jusqu’à 5 kg à chaque déplacement et couvrir jusqu’à 100 destinations simultanément.

En Estonie, DPD a, par exemple, mis en place avec Euronics, le plus grand détaillant d’électronique du pays, une livraison des colis par les robots autonomes Clevon. Suite au succès de ce projet, DPD a également testé ces robots sur les routes publiques des Pays-Bas où un opérateur peut contrôler à distance un robot (et jusqu’à 10 robots dans le futur). DPD Allemagne est aussi au stade de tests de robots pour le tri des colis de son agence de Cologne-Porz avec la société LoadRunners.

4. Le déploiement d'outils numériques

La digitalisation est au cœur de la stratégie de DHL : jusqu’en 2025, le groupe consacrera environ 2 milliards d’euros à des initiatives visant à améliorer l’expérience des clients et des employés ainsi qu’à renforcer l’excellence opérationnelle. Parmi ces initiatives :

  • Modernisation de la structure informatique dans toutes les unités commerciales : remplacement des applications existantes par un portefeuille d’applications flexibles et modernes.
  • Création de “centres d’excellence” dans lesquels des experts spécialisés aideront à accélérer l’adoption de nouvelles technologies et compétences.

En effet, il devient essentiel pour un groupe tel que DHL de moderniser en profondeur ses systèmes informatiques et d’intégrer de nouvelles technologies pour de meilleures performances telles que l’optimisation des processus de transaction, l’amélioration permanente du réseau pour réduire la consommation de carburant, l’automatisation des entrepôts, etc.

L’analyse des données est également centrale pour améliorer l’efficacité des opérations du groupe : optimisation des tournées grâce à des algorithmes avancés et prédiction des volumes opérationnels pour une planification optimisée des ressources.

UPS s’oriente également vers des initiatives technologiques pour optimiser son activité avec :

  • l’implémentation d’étiquettes RFID sur les colis dans 101 centres de tri américains.
  • la traçabilité de la vie d’un produit pour une meilleure visibilité depuis le fabricant jusqu’aux points de distribution.
  • une initiative visant à réduire les départs et les livraisons en retard, en ciblant spécifiquement les départs des tractions transportant des colis au sein du réseau.

Comment Kardinal peut-il accompagner les acteurs de la livraison de colis dans l’optimisation de leurs opérations afin de réduire les coûts ?

Pour certains messagers, l’enjeu est de réduire le nombre d’agences pour mutualiser l’activité de plusieurs territoires ; pour d’autres c’est, au contraire, d’en ouvrir de nouvelles. Dans le premier cas, cela implique que les agences restantes vont devoir gérer encore plus de volumes quotidiens ; dans l’autre que l’activité des nouvelles agences n’est pas encore optimale. Il sera donc essentiel pour les transporteurs messagers d’optimiser l’activité de toutes leurs agences pour gagner en performance et diminuer leurs coûts.

La plateforme d’optimisation pour la livraison du dernier kilomètre de Kardinal est conçue pour améliorer les performances opérationnelles dès le premier jour d’utilisation.

En tant qu’outil d’aide à la décision, la solution Kardinal permet aux directeurs d’agence messagerie de visualiser et d’optimiser leurs opérations ainsi que de simuler des scénarios d’évolution.

Sur la base des données historiques de l’agence et en tenant compte des contraintes opérationnelles (itinéraire, coûts, ressources, capacités, temps…), les algorithmes de Kardinal définissent la sectorisation géographique optimale et dimensionnent au plus juste la flotte de véhicules associée.

Le territoire des agences des transporteurs messagers pourrait donc être optimisé, notamment entre les différents sous-traitants qui gèrent les livraisons du dernier kilomètre. La solution Kardinal permet aux directeurs d’agence et à leurs sous-traitants de disposer de données précises et fiables sur leur activité pour que les négociations sur la tarification ne soient plus basées sur du ressenti et de l’intuition.

Grâce à l’optimisation de Kardinal, tous les directeurs d’agence pourraient chacun réaliser des économies non négligeables en termes de coûts opérationnels, qui cumulées, réduiraient considérablement les dépenses du groupe entier.

Use case - Directeurs d’agence _ Comment transformer le départ d’un sous-traitant en opportunité
Diapositive tirée de notre use case “Directeurs d’agence : comment transformer le départ d’un sous-traitant en opportunité ?”.

La solution Kardinal donne également la possibilité aux directeurs d’agence d’optimiser d’autres problématiques qu’ils peuvent être amenés à rencontrer :

  • L’implantation d’un entrepôt : mesure des coûts et de l’impact d’un nouveau dépôt ou sous-dépôt sur la sectorisation du territoire.
  • L’anticipation de ressources en fonction des fluctuations de l’activité pour éviter de recourir aux moyens de secours.
  • Le changement de flotte : calcul des coûts et de l’impact de nouveaux véhicules (véhicules électriques, vélos, poids lourds, etc.).
  • L’optimisation des tournées de livraison quotidiennes en fonction des aléas du terrain.

Vous pensez que la solution Kardinal serait pertinente pour atteindre les objectifs de réduction des coûts de votre entreprise ? Contactez-nous pour en discuter !

Partager