Dans le cadre d’un webinar le 30 avril 2024, des leaders de l’industrie de la logistique se sont réunis pour discuter des défis actuels et des innovations dans le secteur. Avec Charlie Maynard (HERE Technologies) en tant que modérateur, ce panel comprenait Eric Topp d’AWS, Cami Zimmer de Glimpse et Cédric Hervet de Kardinal, qui ont chacun apporté leur expertise respective sur ces sujets.
Cet échange aborde des sujets cruciaux tels que la visibilité, l’adoption de nouvelles technologies et l’écologie dans une industrie en constante évolution. En se basant sur les résultats d’une récente enquête réalisée par HERE Technologies et AWS couvrant les réponses de près de 900 professionnels du secteur aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne, les panélistes ont exploré comment ces enjeux affectent concrètement les opérations sur le terrain et ce que l’avenir réserve au secteur de la logistique.
🎙️ ZOOM SUR LES SPEAKERS :
- Charlie Maynard, Sr Industry Solutions Manager chez HERE Technologies. Leader parmi les fournisseurs de données cartographiques, HERE Technologies est une plateforme alimentée par les données de millions de véhicules.
- Eric Topp, Worldwide Solutions & Strategy, Transportation & Logistics chez AWS (Amazon Web Services). AWS est une plateforme cloud qui propose plus de 240 services complets pour le calcul, le stockage, les bases de données, la mise en réseau, l’analyse, l’intelligence artificielle, l’internet des objets (IoT), le mobile, la sécurité, l’hybride, les médias et le développement, le déploiement et la gestion d’applications.
- Cami Zimmer, Chief Business Officer de Glympse. Glympse aide les marques à transformer leurs opérations grâce aux données de localisation. Leur technologie, déployée sur plus d’un milliard d’appareils, collecte et analyse ces données pour prédire et visualiser la position des personnes, produits et actifs en mouvement.
- Cédric Hervet, cofondateur et Chief Product Officer de Kardinal. Kardinal est un éditeur de solutions innovantes qui accompagne les chargeurs et les transporteurs dans l’optimisation de leurs opérations de transport : optimisation de tournées (collecte et livraison), API de prise de rendez-vous intelligente, optimisation du territoire pour la livraison de colis.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Selon vous, quels sont les résultats les plus marquants de cette étude ?
Eric Topp (AWS) :
Ce qui m’a vraiment frappé, c’est que 77% des répondants ont identifié des obstacles à la mise en œuvre de leurs projets. C’est intéressant de voir comment cela a changé au cours des dernières années. Tout le monde doit faire face à des décisions technologiques passées, à des silos, à des processus métier et à beaucoup de politique interne.
La partie de l’étude qui m’a particulièrement marqué, surtout ces trois dernières années post-Covid, concerne l’évolution des raisons pour lesquelles les entreprises ne mettaient pas en place certaines mesures. Auparavant, le manque de preuves sur le retour sur investissement ou l’absence de soutien de la direction étaient souvent en cause. Désormais, c’est davantage une question de volatilité et de données.
Un point essentiel que je tiens à mettre en avant est que, bien que toutes les organisations disposent de données, le véritable défi réside dans leur capacité à les rendre exploitables. L’analogie que j’utilise souvent pour illustrer cela compare la manière dont de nombreuses organisations gèrent leurs données à celle dont les enfants rangent leur chambre : ils entassent tout pêle-mêle dans les tiroirs, puis s’étonnent de ne pas pouvoir retrouver ce qu’ils cherchent. À mon avis, le principal obstacle à l’implémentation efficace de la technologie est donc de structurer ces données pour véritablement progresser.
Cami Zimmer (Glympse) :
Ce qui retient le plus mon attention, c’est la visibilité dans la supply chain. Aujourd’hui, il est devenu nécessaire d’avoir une vision claire de sa chaîne d’approvisionnement. Plusieurs tendances convergent dans ce domaine, poussant les entreprises à prioriser l’amélioration de leur visibilité.
L’essor des technologies avancées telles que l’IA générative, l’IA classique, l’analyse des données, l’automatisation est en train de transformer le paysage industriel. Cette transformation rend complexe l’application pratique de ces technologies dans tous les secteurs. De plus, l’adoption de ces nouvelles technologies implique également pour les entreprises de relever les défis liés à la confidentialité et à la sécurité des données. Il est intéressant de constater que 36% des entreprises réalisent des progrès significatifs.
Cédric Hervet (Kardinal) :
Ce qui m’a marqué, et je rejoins Eric sur l’adoption de la technologie, c’est qu’il semble y avoir quelque chose de similaire en matière d’écologie. Pour commencer à mesurer et améliorer vos opérations, il est essentiel d’avoir des données. Toutefois, il semble que certains se posent déjà la question de savoir s’il vaut mieux continuer à utiliser les modèles opérationnels existants avec des données pour les améliorer ou créer un nouveau modèle complètement différent.
L’utilisation des données et des algorithmes pourrait radicalement changer la logistique de demain par rapport à ce qu’elle est aujourd’hui. L’élaboration de nouveaux modèles en est encore à ses débuts. En ce qui concerne l’écologie, la manière de mettre réellement en œuvre une logistique verte n’est pas encore claire. Il existe de nombreuses initiatives, mais les véhicules traditionnels demeurent le moyen le plus efficace et économique de livraison. Opter pour des véhicules électriques ou des vélos cargos, bien que plus écologiques, complique les opérations.
Il est donc impératif de concevoir de nouveaux modèles. Cela commence par l’accès aux données, mais une étape supplémentaire doit être franchie collectivement. Nous apportons tous notre technologie pour tenter d’améliorer cette situation, mais il faudra probablement encore quelques années pour développer un modèle complètement différent et véritablement innovant, plutôt que de simplement ajouter des données à un ancien modèle.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Quels sont, selon vous, les obstacles qui limitent la visibilité dans le dernier kilomètre ?
Cami Zimmer (Glympse) :
Le dernier kilomètre, coûteux et complexe, pose de nombreux défis aux entreprises de logistique. Chez Glimpse, nous intervenons depuis environ sept ans dans plusieurs secteurs, tels que l’alimentation, le retail, la restauration, ainsi que dans l’industrie de l’acier et des métaux, pour aider nos clients à surmonter ces défis. Nous offrons un soutien en matière de sécurité et améliorons la visibilité de leurs opérations, en informant par exemple qui est présent sur un site et pour combien de temps, et en fournissant des itinéraires précis aux chauffeurs pour éviter qu’ils se perdent ou provoquent des accidents.
Améliorer la visibilité des données bénéficie au processus logistique et optimise l’expérience client, un aspect crucial du dernier kilomètre souvent sous-estimé. Cela permet aux entreprises d’accroître leur fiabilité.
Cédric Hervet (Kardinal) :
Je pense que la visibilité est essentielle, surtout dans le dernier kilomètre, non seulement pour le client final, mais c’est aussi un excellent moyen de suivre la conduite du changement dans les entreprises du secteur. Il est très difficile de changer ces modèles.
Chez Kardinal, notre travail d’optimisation des tournées bouleverse souvent de manière significative les processus existants. Nous proposons de nouveaux itinéraires aux chauffeurs auxquels ils ne sont pas habitués. Disposer de cette visibilité permet alors de soutenir les livreurs dans l’adoption de nouvelles pratiques, particulièrement dans les derniers kilomètres. Ainsi, la visibilité ne se résume pas à une simple fonctionnalité ajoutée pour enrichir l’information disponible pour le client final ; c’est également un outil précieux pour soutenir la conduite du changement.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Une autre constatation de l'enquête révèle que les entreprises avec une meilleure visibilité sont souvent celles qui adoptent plus largement les technologies de localisation et de cartographie. Ces technologies sont utilisées pour optimiser les tournées et assurer un suivi en temps réel. Eric, quel rôle jouent ces données en temps réel dans la planification des tournées et la garantie de livraisons ponctuelles pour les clients ?
Eric Topp (AWS) :
Ces données sont essentielles, surtout quand on considère les développements récents dans le dernier kilomètre, notamment pendant et après la pandémie de Covid. Nous avons assisté à une croissance exponentielle des commandes en ligne et du nombre de colis, ce qui a complexifié davantage la gestion des livraisons. Environ 50% des coûts de livraison sont concentrés dans le dernier kilomètre et près de 70% des clients optent pour l’option de livraison la moins chère, créant ainsi presque un équilibre entre les deux parties.
Pour saisir l’importance cruciale de ces données, prenons en compte que 50% des clients se tourneront vers un concurrent si les livraisons ne sont pas efficaces. Par exemple, des clients en Amérique du Sud, se trouvant à leur seuil de rentabilité, hésitaient entre augmenter leur personnel ou intégrer de nouvelles technologies. Bien que l’ajout de personnel puisse améliorer la productivité jusqu’à un certain point, notre étude et nos observations du marché montrent que les entreprises avec une meilleure visibilité sont plus enclines à utiliser des technologies de cartographie et des services de localisation.
Cette nécessité devient encore plus apparente quand on considère la complexité des routes possibles dans notre réseau chez Amazon, équivalente à 10 puissance 88. À titre de comparaison, le nombre d’atomes visibles dans l’univers est estimé à 10 puissance 82. Cela illustre bien le niveau de complexité auquel nous sommes confrontés aujourd’hui.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Cédric, comment les équipes de Kardinal s'assurent-elles de minimiser les perturbations au sein de l’organisation des clients tout en accélérant la mise en œuvre des solutions ?
Cédric Hervet (Kardinal) :
La première étape que nous entreprenons généralement consiste à utiliser des modèles qui reproduisent les pratiques antérieures. Cette approche minimise les perturbations pour les utilisateurs de la solution et pour les opérateurs sur le terrain, comme les chauffeurs, afin d’éviter qu’ils ne soient trop déstabilisés par les changements. Progressivement, nous allégeons les contraintes du système pour le rendre plus optimal et plus facile à gérer.
D’après notre expérience, cela ne perturbe pas nécessairement l’organisation du client ; au contraire, parfois cela peut même l’améliorer considérablement. Par exemple, nous avons récemment utilisé notre système afin d’améliorer la prise de rendez-vous pour la livraison d’objets encombrants. Auparavant, notre client e-commerçant proposait des créneaux de 5h qu’il avait du mal à respecter, avec seulement 80% de réussite. Après avoir implémenté la technologie Kardinal, il a pu augmenter sa productivité de 10 à 15%, réduire les créneaux à 2h et réussir à livrer dans les temps dans presque 100% des cas. Cela démontre que les perturbations dans l’organisation du client peuvent en fait se traduire par des améliorations significatives, bénéfiques à la fois pour l’entreprise et pour ses clients.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Cami, pouvez-vous nous dire comment Glimpse travaille avec ses clients pour résoudre leurs défis, notamment en matière de compétences techniques ?
Cami Zimmer (Glympse) :
Au cours des deux dernières années, nous avons constaté un changement notable, notamment parce que les entreprises ont dû resserrer leur budget et manquent souvent des ressources nécessaires. En tant qu’entreprise spécialisée dans la technologie, nous mettons notre expertise à disposition pour conseiller nos clients et les aider à comprendre qu’ils ne sont pas seuls face à ces défis. Nous offrons non seulement nos solutions logicielles, mais aussi des prestations de services et du conseil. Nous avons d’ailleurs commencé à prendre en charge les intégrations nous-mêmes pour aider les entreprises à déployer les solutions plus efficacement. Cette approche nous a permis de développer des solutions parfaitement adaptées aux défis spécifiques de chaque client.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Il semble que les enjeux écologiques ne soient pas encore pleinement intégrés par les professionnels de la supply chain. Cami, pourquoi selon vous ?
Cami Zimmer (Glympse) :
Ce résultat m’a vraiment surprise, plus que les autres résultats de l’étude. Cependant, je pense que pour ces entreprises, relever ce défi est particulièrement difficile. Il est complexe de transformer des objectifs et des stratégies en changements réels et mesurables, surtout quand il s’agit d’adapter des processus anciens et bien établis. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, et cela ne peut pas être accompli au lendemain. Cela exige des ajustements constants, ce qui rend la tâche très ardue.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Cédric, quels sont les principaux moteurs de la logistique durable que vous voyez chez vos clients ?
Cédric Hervet (Kardinal) :
En Europe, je dirais que le principal moteur du changement en matière de logistique durable provient des nouvelles régulations adoptées par les municipalités pour limiter l’accès des centres-villes aux véhicules thermiques, afin de réduire la pollution. Ces véhicules sont aussi sources de pollution sonore et de congestion routière. Ainsi, de nombreuses grandes villes cherchent à restreindre leur circulation, bien que les livraisons en centre-ville soient toujours nécessaires. Pour répondre à ce défi, les professionnels innovent pour développer de nouveaux modèles logistiques, comme des livraisons à des horaires décalés, tôt le matin ou tard le soir.
Nous constatons également un fort développement des points relais (PUDO) et des consignes automatiques (lockers) pour rendre ces livraisons plus efficaces. Ces innovations sont nécessaires car de nombreuses villes européennes possèdent une infrastructure ancienne qui n’est pas bien adaptée aux exigences logistiques modernes.
L’étude montre aussi des différences selon l’âge des répondants, avec une apparente plus grande motivation chez les jeunes face à ces enjeux, probablement parce qu’ils sont plus sensibilisés. Toutefois, l’intérêt pour ces questions concerne tous les groupes d’âge. Souvent, ce sont les jeunes générations qui créent de nouvelles entreprises pour résoudre ces défis du dernier kilomètre, ce qui pourrait expliquer pourquoi un taux plus élevé de jeunes sont engagés dans ces problématiques.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Eric, quel conseil donneriez-vous chez AWS aux entreprises qui tentent de développer des objectifs de durabilité ?
Eric Topp (AWS) :
Mon conseil pour les professionnels du secteur de la logistique et du transport est de vraiment se concentrer sur qui vous êtes et sur votre rôle. Nous conseillons habituellement à nos clients d’être réalistes concernant leurs objectifs et leurs choix. Les promesses pour 2040 ou 2045 peuvent sembler faciles à prendre en raison de leur échéance lointaine, mais la vraie difficulté réside dans la mise en œuvre effective de ces promesses. Dans des secteurs comme l’optimisation de tournées, il est possible d’atteindre rapidement des résultats significatifs et un retour sur investissement notable. Cela s’applique tant au niveau opérationnel qu’en termes d’acquisition de nouveaux clients grâce à l’amélioration de la rapidité et de la précision des livraisons. Pour moi, ces initiatives sont particulièrement pertinentes. Enfin, je recommande d’adopter des stratégies qui sont cohérentes avec vos opérations et qui s’alignent véritablement sur votre business model.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Cédric, quels problèmes aidez-vous vos clients à résoudre dans le domaine de l'IA et du Machine Learning ?
Cédric Hervet (Kardinal) :
Nous nous concentrons principalement sur la résolution de problèmes d’optimisation, cherchant la meilleure combinaison parmi des milliards de possibilités. Comme Eric l’a souligné, il existe plus de combinaisons possibles que d’atomes dans l’univers, ce qui illustre l’ampleur de la tâche. Notre but est de développer un algorithme capable de gérer cette complexité, mais notre travail va au-delà de la simple puissance de calcul.
Nous essayons également de créer une sorte de jumeau numérique de vos opérations sur le terrain pour que notre algorithme puisse fournir des conseils opérationnels ainsi que des orientations stratégiques et tactiques. Par exemple, si vous envisagez de modifier votre modèle opérationnel, comme déterminer le nombre de véhicules électriques à acheter, restreindre les créneaux horaires disponibles pour vos clients, ou calculer les coûts ainsi que les tarifs à appliquer, nos algorithmes peuvent vous aider. Ces questions sont complexes et nos algorithmes sont conçus pour fournir des conseils opérationnels tout en aidant à résoudre ces dilemmes délicats pour votre entreprise.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Eric, quelles tendances futures anticipez-vous qui pourraient améliorer les performances opérationnelles de la supply chain ?
Eric Topp (AWS) :
Les tendances actuelles se concentrent principalement sur l’IA, le Machine Learning et l’IA générative. Ces technologies sont susceptibles de transformer radicalement nos méthodes de travail. Toutefois, beaucoup de nos clients, surtout dans le secteur de la supply chain, utilisent encore des formes traditionnelles d’IA et n’ont pas encore adopté l’IA générative.
Pour ceux intéressés par l’IA générative, il est crucial de comprendre que la gestion des données est le principal défi. L’erreur courante est de vouloir centraliser toutes les données en un seul lieu pour une action immédiate. En réalité, il est plus efficace d’adopter une approche par étapes, en se concentrant sur une zone spécifique à la fois.
Actuellement, dans la supply chain, l’IA générative est principalement utilisée pour des fonctions de données avancées, de service client et la prise de décisions complexes, comme dans l’optimisation des tournées. Ces processus impliquent souvent des tâches cognitives complexes. Je recommande donc de choisir un domaine spécifique comme point de départ pour votre organisation, pour commencer à innover et à progresser méthodiquement.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Cami, comment pouvez-vous aider les entreprises à la traîne en termes d'analyse de données à progresser ?
Cami Zimmer (Glympse) :
En tant qu’entreprise spécialisée dans le développement de logiciels, nous sommes bien placés pour aider d’autres entreprises à améliorer leur prise de décision grâce aux analyses détaillées que nous fournissons. Chez Glimpse, nous proposons à nos clients des rapports quotidiens, hebdomadaires et mensuels qu’ils peuvent partager avec leurs équipes de données ou intégrer dans leurs plateformes de Business Intelligence (BI).
Nous sommes actuellement en train de finaliser notre propre entrepôt de données et nous espérons bientôt pouvoir offrir des analyses plus approfondies sur les données que nous collectons. Parmi les données que nous traitons, figurent des éléments clés comme la vitesse des véhicules et la distance parcourue, qui sont essentiels pour suivre le temps passé sur le terrain. Savoir combien de temps les chauffeurs passent sur le terrain est crucial, surtout si vous devez assurer d’importantes mesures de sécurité ; par exemple, si un chauffeur semble immobilisé trop longtemps et perdu, cela peut signaler un problème. Nous surveillons également les retards de livraison et les feedbacks clients en temps réel. Ces éléments ne sont que quelques-uns des nombreux aspects que nous gérons. En 2024, nous prévoyons de maximiser le potentiel de notre entrepôt de données pour renforcer encore nos capacités d’analyse.
Charlie Maynard (HERE Technologies) : Pourriez-vous partager une dernière recommandation que les acteurs logistiques peuvent mettre en pratique ?
Eric Topp (AWS) :
Mon conseil principal est de toujours évaluer vos processus internes avant d’adopter de nouvelles technologies. Autrement dit, implémenter une technologie avancée et coûteuse dans des processus inefficaces ne fera que rendre ces processus plus onéreux et toujours inefficaces.
Cédric Hervet (Kardinal) :
L’analyse de l’étude révèle qu’il reste encore beaucoup à faire, mais il est réconfortant de constater que le marché est conscient des défis à relever. Ces défis ne concernent pas seulement l’amélioration du service client ou la durabilité, mais représentent aussi une question de survie pour de nombreuses entreprises. Il est positif de voir que cette prise de conscience est partagée par tous. Bien que certains aient déjà tenté d’apporter des changements, nous constatons que ce n’est pas toujours facile, la rentabilité n’étant pas toujours évidente et les résistances internes étant fréquentes, ce qui rend le processus complexe. En mettant ces outils à disposition sur le marché, nous observons une grande volonté de la part de tous les acteurs qui s’efforcent de surmonter ces obstacles significatifs et de transformer l’industrie.
Cami Zimmer (Glympse) :
Cette industrie a connu de nombreuses turbulences ces dernières années, ce qui a été assez spectaculaire à observer. Malgré quelques progrès, la situation reste loin d’être idéale. Les discussions d’aujourd’hui et les données de cette étude m’ont aidé à clarifier nos priorités. De nombreux facteurs menacent encore la supply chain mondiale pour les années à venir, et beaucoup d’entre eux sont hors de notre contrôle, ce qui peut être source de frustration pour les professionnels du secteur.
Il est crucial de se rappeler que la technologie, bien qu’en constante évolution et parfois complexe, peut offrir de réelles solutions. Comme Eric et Cédric l’ont souligné, lorsque la technologie est bien appliquée et mise en œuvre avec les bons partenaires, elle peut être très efficace. Ce que j’apprécie dans ce groupe, c’est notre engagement commun pour une collaboration mutuellement bénéfique basée sur le travail d’équipe. Nous ne cherchons pas simplement à vendre nos produits. Lors des événements et salons professionnels, les gens peuvent être réticents à interagir avec les éditeurs de logiciels, mais nous sommes là pour apporter une aide réelle. Tout ce que nous faisons a un impact mondial, et notre objectif est de travailler ensemble pour créer des solutions qui profitent à tous.
💡 Retrouvez le replay du webinar (en anglais) organisé par HERE Technologies et AWS ainsi que les résultats de leur étude.