La logistique du dernier kilomètre a joué un rôle essentiel pendant la période de confinement que notre société vient d’éprouver et elle a été au rendez-vous !
L’intelligence des Hommes et leur expertise profonde de leur métier ont permis à un certain nombre d’acteurs de se réinventer et de rebondir. Cette capacité d’adaptation a bien souvent été facilitée par la digitalisation de ses acteurs, sujet prioritaire chez beaucoup de messagers.
Les solutions technologiques dont ils sont équipés ont aussi un rôle important à jouer dans la capacité des acteurs de la messagerie à réagir à des périodes d’activité différentes du volume d’affaires habituel.
Si les enjeux auxquels vont devoir faire face les acteurs de la messagerie ne semblent pas en première lecture très différents de ceux d’hier (boom du e-commerce, contraintes liées à la logistique urbaine, nouvelles réglementations, etc.), ils semblent tout de même plus prégnants au sortir du confinement. La digitalisation à marche forcée d’une partie de l’industrie et les nouvelles habitudes de consommation pourraient accélérer les tendances déjà connues et rendre encore plus nécessaire de poursuivre ou reprendre les chantiers technologiques engagés.
Prendre soin de ses données
Pour faciliter la prise de décision dans une organisation logistique, il est nécessaire de comprendre ce qu’il s’y passe. La donnée doit donc être accessible, la plus complète et la plus fiable possible. Elle sera ainsi utilisable à des fins analytiques et de réorganisation. Les chantiers enagagés par les messagers quant à la consolidation d’un référentiel de données unique et de bonne qualité seront donc de nouveau sur le devant de la scène, avec en “guest stars” les adresses de livraison, les poids et les volumes des colis et les contraintes de livraison spécifiques au client.
Chez certains, les adresses de livraison sont d’excellente qualité grâce à des process rigoureux de traitement en amont ou de corrections (parfois même manuelles). Chez d’autres, les données d’adresses sont plus éparses et les géocodeurs utilisés ne sont pas adaptés. Un bon outil de géocodage pour la messagerie doit être capable de travailler sur des données non structurées via l’utilisation du Deep Learning, et notamment des techniques de NLP (Natural Language Processing). Il doit en outre être capable de distinguer les adresses des particuliers et des professionnels, notamment pour en assurer la livraison la plus adaptée possible.
Dans le cas de la livraison B2B, la récurrence des commandes rend possible la gestion du quotidien car les informations sont connues du chauffeur même quand elles sont absentes des bases de données. Mais cela rend impossible le fait de re-challenger facilement une organisation via l’analyse de la donnée et l’utilisation de solutions d’optimisation.
Car ils sont en bout de chaîne, les messagers subissent aussi les manquements (s’il y en a) de leurs propres clients du point de vue de la donnée. Pour faciliter la vente, certains e-commerçants n’exigent parfois pas assez d’informations de la part des internautes, pénalisant ainsi la qualité de service dont le transporteur est garant. Dans un futur où le e-commerce pourrait accélérer, sensibiliser les acteurs de la vente en ligne à ces problématiques pour favoriser l’usage de l’auto-complétion ou de la vérification des adresses de livraison avant validation sera un prérequis.
Concernant les poids et les volumes des colis, là encore tous les messagers ne sont pas égaux : la donnée est parcellaire chez certains quand d’autres ont déjà mis en place des processus de pesée systématique des colis, rendant la donnée fiable et disponible à 100%.
S’équiper de solutions agiles
Si les Hommes ont réussi à s’adapter, qu’en est-il des outils utilisés par les messagers ? Quand les paramètres d’un problème sont changeants, quelles sont les solutions qui arrivent “à suivre”?
Prenons l’optimisation de tournées par exemple, les messagers l’utilisent classiquement pour optimiser l’ordre des livraison à réaliser au sein d’un secteur donné.
Pour fonctionner, les solutions d’optimisation de tournées utilisent un certain nombre d’informations qui constituent les “données d’entrée” du problème à résoudre. Nous l’avons vu, la crise que nous venons de traverser a profondément modifié ces “données d’entrée” : les volumes traités par les acteurs de la messagerie ont connu des variations fortes et les caractéristiques des colis ainsi que la répartition géographique de l’activité ont changé.
Les technologies d’optimisation utilisées se doivent d’être agiles et réactives afin d’être capables de prendre en compte à la volée les nouveaux objectifs, les nouvelles contraintes et les nouvelles données, tout en maintenant au maximum le niveau de performance. Pour en savoir plus, découvrez ici notre article sur l’optimisation de tournées à l’épreuve de la crise.
Redimensionner sa flotte de véhicule
Les caractéristiques de la flotte des messagers dépendent bien souvent de leurs clients. Les transporteurs n’utiliseront pas la même flotte de véhicule pour livrer beaucoup de petits colis en zone ultra-urbaine que pour livrer des palettes en zones industrielles.
Les évolutions fortes du volume d’activité ou de sa nature rendent nécessaire le redimensionnement périodique des flottes de véhicules. Ce travail de ré-optimisation de la flotte de véhicule par rapport à l’évolution du volume d’activité et de sa nature est aussi l’occasion de repenser les choses en profondeur.
Les réglementations qui s’appliquent de plus en plus aux grands centres urbains en terme de logistique du dernier kilomètre incitent d’ores et déjà au report modal et à l’utilisation de véhicules propres et silencieux (véhicules électriques, vélo, triporteur électrique etc).
Pourquoi ne pas intégrer dans les simulations les coûts d’un renouvellement d’une partie de la flotte vers des véhicules plus écologiques ?
Rechallenger régulièrement sa sectorisation
Certaines organisations utilisent une sectorisation pour gérer leurs opérations et ne se servent de leurs solutions d’optimisation que pour déterminer l’ordre de visite des points au sein d’un secteur géographique. C’est souvent le cas de la messagerie, l’utilisation d’une sectorisation facilitant l’organisation du tri des colis dans l’entrepôt.
Pendant le confinement, pour les entreprises pour lesquelles la crise sanitaire est synonyme de réduction de volumes, les secteurs ne sont plus pertinents car ils engendrent des tournées peu consistantes. A l’inverse, si l’activité a été boostée par la crise (livraisons à domicile par exemple), les secteurs doivent être réduits pour que les tournées soient réalisables.
Plus tard, si nous imaginons une tendance à l’augmentation de la part des livraisons B2C, beaucoup de paramètres vont varier :
- la répartition géographique des points à visiter ne sera pas la même,
- les colis seront de poids et de tailles inférieurs,
- il y aura moins de colis livrés par stop,
- des délais et créneaux de livraison différents (horaires de bureau pour le B2B versus soirs et week-end pour le B2C),
- un temps moyen passé par colis livré plus important et des tournées plus longues.
Tous ces changements rendent obsolètes les sectorisations en place jusqu’alors et les messagers devraient donc s’équiper pour acquérir la capacité de re-challenger leur sectorisation sur une base régulière.
Nous l’avons vu, les questions posées pendant la crise du COVID devront, tôt ou tard, trouver des réponses dont certaines seront technologiques. A ce titre, Kardinal développe toute une gamme de solutions d’optimisation de la distribution qui constituent une réponse innovante et pertinente à ces questions, dont certaines ont été élaborées au contact des grands acteurs de la messagerie et du transport. Pour en savoir plus sur nos solutions et leurs applications pour la messagerie, contactez nous !